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Centre de recherche sur la mondialisation

Les enjeux du p�trole:

La Militarisation des corridors de pipelines en Colombie

par Micheline Ladouceur

www.globalresearch.ca   24 juin  2003

Le URL de cet article est: http://globalresearch.ca/articles/LAD306A.html

L'article ci-dessous portant su la Colombie constitue la deuxi�me partie d'une �tude sur les corridors de pipeline en Am�rique latine.  La premi�re partie intitul�e: La Militarisation des corridors de pipelines en Am�rique latine donne une vue d'ensemble de la probl�matique au niveau r�gional. 


La Colombie poss�de d�immenses r�serves d�hydrocarbures dans plusieurs r�gions du pays (le p�trole colombien a la r�putation d �tre �conomique � exploiter et facile � raffiner).(1) La Colombie est le septi�me fournisseur de p�trole des �tats-Unis. Plusieurs de ses espaces strat�giques demeurent encore inexploit�s (80% des r�serves ne sont pas encore exploit�es). La structure g�ologique des bassins du Llanos et de Magdalena pr�sente un haut potentiel pour le d�veloppement des hydrocarbures. Le pipeline Cano Limon, g�r� depuis 1985, par le g�ant �tats-unien Oxy se trouve dans cette riche r�gion p�troli�re.(2)

Par ailleurs, le bassin de Guajira constitue une r�gion poss�dant d��normes r�serves de gaz naturel. En ao�t 2001, une entente fut sign�e entre Ecogas, Texaco et PDVSA (Venezuela) pour permettre des forages gaziers dans le bassin de Guajira et le d�veloppement d�un projet de gazoduc vers le lac de Maracaibo au Venezuela. C�est d�ailleurs Texaco qui domine l�industrie du gaz en Colombie. Le gouvernement colombien a �galement planifi� la construction du gazoduc Colombie-Panama de 592 kilom�tres du port de Cartagena, vers Colon, � Panama. Le gaz sera achemin� de la r�serve de Texaco dans la r�gion de Guajira.(3)

Le Plan Colombie fut pr�sent� officiellement comme un � plan pour la paix, la prosp�rit� et le renforcement de l'�tat � et une lutte contre le narcotrafic, avec l�appui de la Banque Mondiale, la BID et le FMI. Mais ces accords se sont vite av�r�s une alliance militaire entre les �tats-Unis et la Colombie pour le contr�le des espaces strat�giques par les transnationales. Les �tats-Unis poss�dent une vingtaine de grandes compagnies en Colombie.(4) Dans ce contexte, ce sont principalement les p�troli�res, dont Occidental, Exxon-Mobil, BP-Amoco, Unocal, Chevron-Texaco et Phillips Petroleum, qui furent impliqu�s dans le lobbying aupr�s des politiciens afin d�asseoir les bases du Plan Colombie sign� en septembre 1999 entre Washington et Bogota.

En 1999-2000, le gouvernement colombien avait sign� des contrats d�exploitation p�troli�re dans le territoire amazonien occidental (d�partement de Putumayo) avec plusieurs groupes p�troliers anglo-am�ricains dont Chevron, BP, Occidental (Oxy) et Exxon. (Cette derni�re a par la suite vendu, en 2002, ses parts dans la gigantesque mine de charbon de Guajira � la Anglo-American, plc.) D�autres p�troli�res obtenaient �galement de nouvelles concessions:  Mera-Milles, Repsol et TotalFinaElf. En avril 2000, le g�ant fran�ais TotalFinaElf signa un accord avec la compagnie de p�trole colombienne pour l�acquisition de la totalit� des droits d�exploration de la Guadalupe dans la vall�e de la Haute Magdalena (1400 km2). Les transnationales anglo-am�ricaines voient d�un mauvais oeil ces concessions octroy�es � leurs rivales.

Depuis 1996,  Exxon-Mobil, BP, Unocal, Chevron-Texaco et Phillips Petroleum ont investi des sommes �normes dans des activit�s de lobbying aupr�s du Congr�s am�ricain afin d�exiger �la s�curit� (voire la militarisation) des gisements p�troliers et gaziers.(5) Dans le contexte du Plan Colombie, les plus importantes transnationales des �tats-Unis obtiennent des moyens l�gaux pour prot�ger leurs espaces �conomiques strat�giques. En f�vrier 2002, Anne Patterson, ambassadrice des �tats-Unis en Colombie, justifiait la mise en place d�un syst�me de haute s�curit� des territoires strat�giques : � Il y a plus de 300 sites [�tats-uniens] d�infrastructures strat�giques en Colombie �.(6) Les �tats-Unis entendent les prot�ger, voire les militariser, gr�ce � la � formation � de l'arm�e locale, � la livraison d'h�licopt�res, de mat�riel de communication � ainsi que des �activit�s d'espionnage�.(7)

Le Plan Colombie vise � faciliter l�h�g�monie des transnationales �tats-uniennes afin d��vincer avant-tout les soci�t�s europ�ennes de l��chiquier p�trolier dont TotalFinaElf et Repsol. Dans ce contexte, l�aide militaire de Washington assure la protection exclusive de l�ol�oduc Cano Limon de 780 km qui transporte quotidiennement 105 000 barils de p�trole brut. (Ce pipeline fut attaqu� 170 fois par la gu�rilla par dynamitages en 2001). Le Congr�s am�ricain vota en faveur du � programme de protection de pipeline� avec l�approbation de $98 millions pour l�entra�nement de la 18i�me Brigade colombienne, surnomm� � critical Infrastructure Brigade � par l�administration Bush. Cette aide financi�re a ainsi permis le d�veloppement d�un vaste corridor militaire le long du pipeline.

Le Congr�s am�ricain a d�j� approuv� six millions de dollars afin d�entra�ner les forces arm�es pour prot�ger l�ol�oduc. Nous avons d�j� constat� qu�une patrouille plus importante et la pr�sence du Procureur (Fiscal�a) d�Arauca ont permis d�assurer le fonctionnement de l�ol�oduc durant la majeure partie de l�ann�e. La fermeture de l�ol�oduc signifierait la perte de centaine de millions de dollars pour la Colombie; l�ann�e derni�re (2001) le pays a perdu cinq cent millions de dollars. Mais nous aimerions aider le gouvernement colombien � trouver une solution permanente afin de prot�ger la principale infrastructure. Nous esp�rons commencer � entra�ner des troupes colombiennes dans quelques semaines. Pour donner suite � ce plan, l�Administration Bush a demand� au Congr�s am�ricain 98 millions de dollars pour l�ann�e fiscale 2003 afin de permettre l�entra�nement et l��quipement des unit�s de l�Arm�e et de la Police pour la protection de l�ol�oduc. (Anne Patterson, ambassadrice des �tats-Unis � Bogota) (8)

Suite � l�annonce formelle de l�aide militaire de Washington en 2002, 10 000 paysans et travailleurs du p�trole occup�rent les villes de Saravana, Arauquita et Fortul dans la province d�Arauca pour exiger le retrait des Forces sp�ciales am�ricaines de la r�gion p�troli�re. Sous l�autorit� du G�n�ral Carlos Lemus Pedraza, la 18i�me Brigade terrifie la population de la province d�Arauca en recrutant des escadrons de la mort contre les syndicalistes et paysans. L�Association nationale paysanne accuse la 18 i�me Brigade d�avoir proc�d� avec l�aval de Washington � des massacres de civils (incluant des enfants) dans la province.(9)

Poss�dant un immense r�seau d�ol�oducs (6, 881 km), les autres principaux pipelines colombiens (Ocensa, Cuisana/Cupiaga, g�r� par BP-Amoco avec la participation de Total, Endbridge et Ecopetrol; Ol�oduc du Haut Magdalena, Ol�oduc Central de los Llanos, Ol�oduc de Colombie et le Transandino traversant l��quateur), ne b�n�ficient pas pour l�instant des m�mes mesures de protection. Les g�ants p�troliers, notamment BP, engagent des soci�t�s de s�curit� priv�es (voir encadr� no. 3).(10)

 

CARTE 2 : LE PIPELINE CANO LIMON

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source: Ecopetrol

 


 

Encadr� no. 3 : BP et la militarisation des corridors p�troliers

Avant le Plan Colombie, les g�ants p�troliers n�gociaient directement avec le gouvernement colombien pour la militarisation des corridors de d�veloppement p�troliers. Le consortium BP (o� participent TotaFinaElf et Enbridge) avait sign� en 1996 un accord de 60 millions avec le Minist�re de la d�fense colombienne. La p�troli�re anglo-am�ricaine avait ainsi obtenu les services de 150 officiers et 500 soldats pour surveiller la construction du pipeline de 880 km, OCENSA (Cusiana-Cupiagua).(11) BP signa �galement un contrat avec une compagnie britannique priv�e de mercenaires (Defense Systems Limited, DSL). Un rapport d�une commission colombienne (non-publi�) d�non�a cette strat�gie militaire de la BP accus�e d�avoir collabor� avec l�arm�e colombienne (kidnappings, torture et meurtre).(12)

 

Carte 3: Le r�seau des pipelines en Colombie



Source: Ecopetrol, http://www.ecopetrol.com.co/documentos/mapa_transporte.jpg

 

Encadr� no. 4 : Le FMI et Plan Colombie

Depuis 2000, le Plan Colombie terrorise la population par l�amplification de la militarisation pour le contr�le arm� des ressources strat�giques. Suite � une rencontre avec le pr�sident Uribe en d�cembre 2002, Powell a propos� une nouvelle aide � la Colombie de 573 millions de dollars pour l�ann�e 2003.(13) Cette proposition co�ncide avec de nouveaux accords avec le FMI octroyant une ligne de cr�dit de $2.2 milliards, dont $264 millions de dollars (appel� � pr�t de r�serve �) pouvant �tre utilis�s imm�diatement. Le gouvernement de Pastrana accepte ainsi d�appliquer de nouvelles mesures d�aust�rit� (privatisation, r�duction des salaires dans le secteur public, hausse du budget pour les d�penses militaires�) Cette double � aide � (Congr�s am�ricain et FMI) octroy�e � la Colombie reproduit le sc�nario de 1999 alors qu�au moment m�me de la signature du Plan Colombie ($1.6 milliards �taient destin�s exclusivement � l�aide militaire), le FMI accorda un pr�t de $2.7 milliards en �change de r�formes �conomiques.(14) Ce processus de militarisation en parall�le � des mesures d�aust�rit� am�nera une escalade de la violence (militaire) et un contr�le accru des ressources en faveur des int�r�ts �trangers.

 

La d�rogation aux droits autochtones en Colombie

La Constitution de 1991 reconna�t formellement les droits territoriaux, sociaux et culturels des autochtones. Elle sp�cifie notamment qu�aucune corporation ne peut exploiter des terres � la fronti�re des terres ancestrales ou celle-ci doit obtenir l�autorisation des autochtones affect�s par les projets (la reconnaissance des terres et des r�serves est inali�nable). En f�vrier 2000, le gouvernement d�Andres Pastrana amor�ait des r�formes constitutionnelles modifiant les droits fonciers en faveur des transnationales et bloquant le processus de reconnaissance des territoires autochtones.(15)

Le dernier jour de son mandat pr�sidentiel, le Pr�sident Pastrana modifia les droits autochtones en ordonnant le d�cret 1728 (ao�t 2002) (accept� par le gouvernement d�Alvaro Uribe en fonction depuis ao�t 2002). Ce d�cret limite, voire emp�che, la consultation des autochtones face � l�environnement, affectant ainsi leurs droits territoriaux et sociaux. Le d�cret 1728 fait pr�valoir le pillage des ressources naturelles et la mise en �uvre des m�gaprojets. Par ailleurs, la modification de la r�forme agraire (2002) fait �galement partie du m�me processus de pillage des terres autochtones et paysannes au profit de l�agro-industrie. Par cons�quent les grands propri�taires fonciers de Colombie, favoris�s par la R�forme agraire, ont achet� pour des sommes d�risoires de nouvelles terres ouvrant la voie vers la sp�culation fonci�re dans les r�gions adjacentes aux corridors p�troliers. Cette sp�culation fonci�re concerne surtout les r�gions de Magdalena Medio, de Carmen Bolivar, de Catatumbo et de Putumayo.

Sous le Plan Colombie, le m�canisme juridique de reconnaissance territoriale fut ainsi paralys� tout en favorisant la r�duction des r�serves et des terres communautaires (tout comme au Br�sil durant le gouvernement de Fernando Henrique Cardoso, 1995-2002) :

Le gouvernement actuel, tout comme le gouvernement ant�rieur de Pastrana, a pour objectif l��limination des droits culturels, et territoriaux ainsi que les capacit�s de gestion et d�organisation des peuples autochtones. Pour atteindre cet objectif, le gouvernment veut an�antir ou fermer les espaces de concertation et de participation par l�entremise des r�formes institutionnelles.(16)

Alors que les terres ancestrales sont formellement reconnues, les richesses du sol et du sous-sol (dont le p�trole) appartiennent d�sormais exclusivement � l��tat (Selon le Code des mines, Loi 685, 15 ao�t 2001). Ceci permet � l��tat d�octroyer des concessions mini�res au sein des territoires autochtones sans l�autorisation des occupants :

Tous les types de min�raux, quel que soit leur localisation, dans le sol et le sous-sol, quelque soit leur nature, sont de la propri�t� exclusive de l��tat sans consid�ration � la propri�t�, possession ou appartenance des terrains correspondants, qu�ils soient de propri�t� publique, priv�e ou communautaire. ("Los minerales de cualquier clase y ubicaci�n, yacentes en el suelo o el subsuelo, en cualquier estado f�sico natural, son de la exclusiva propiedad del Estado, sin consideraci�n a que la propiedad, posesi�n o tenencia de los correspondientes terrenos, sean de otras entidades p�blicas, de particulares o de comunidades o grupos.") (17)

Durant les ann�es 90, plusieurs pays d�Am�rique latine, sous la surveillance de la Banque mondiale, dont le Br�sil, le P�rou et la Bolivie, se sont engag�s dans la voie de la r�forme agraire visant la d�rogation aux terres ancestrales. Le Br�sil adopta des r�formes (sous forme de d�crets) permettant, d�s 1996, l�exploitation commerciale au c�ur m�me des territoires autochtones.

Le d�cret 1320 adopt� par le pr�sident Pastrana en 1998, a de lourdes cons�quences sur les droits autochtones. Le d�cret stipule que d�sormais la consultation des autochtones se fera uniquement dans les terres communautaires (Resguardos) ou les r�serves occup�es de fa�on permanente. Par cons�quent, les fronti�res du territoire U�wa furent red�finies, voire fragment�es, en fonction des int�r�ts p�troliers.(18) Le Resguardo (terres communautaires) des U�wa fut d�limit� par l��tat afin de permettre l�exploitation p�troli�re � la p�riph�rie de ces terres. Par cons�quent, l�exploitation p�troli�re dans les terres ancestrales, non reconnues par l��tat, s�amor�ait �en toute l�galit�. Une parcelle de terre de 2000 km carr�s fut octroy�e � Occidental. Les U�wa refus�rent cat�goriquement cette d�marcation de leur territoire qui d�tacha une parcelle de terre (terres sacr�es) convoit�e par les p�troli�res (voir carte � www.amazon.org ).(19) Par ailleurs, le gouvernement colombien demanda aux paysans (� squatters �) occupant les terres u�wa depuis plusieurs ann�es d�abandonner ces terres sous la promesse d�indemnisation mon�taire. Mais les clauses relatives � cette indemnisation ne furent pas respect�es et les paysans refus�rent de quitter les lieux.(20) Cette conjoncture provoqua de nouveaux conflits entre les populations U�wa et les paysans.

Le site d�exploitation p�troli�re Siriri, connu sous le nom de � Samor� block � (Gibraltar 1) dans le Nord-Est de la Colombie se situe � l�int�rieur des terres ancestrales (� proximit� de la principale rivi�re Cubogon des U�wa). De plus, le pipeline Cano Limon passe tr�s pr�s du territoire U�wa (dans la r�gion d�Arauca).(21) (Dans la r�gion d�Arauca, les paysans u�wa perdirent leurs fermes en raison de la contamination de l�eau par l�exploitation p�troli�re d�Amoco). Par ailleurs, dans le m�me � corridor p�trolier �, un autre peuple autochtone, les Wahibo, fut �galement appauvri et d�racin� par l�exploitation p�troli�re de Cano Limon. En ce concerne, les Hitnu, une partie de leur � r�serve� fut confisqu�e par les compagnies de p�trole.(22)

Depuis 1996, la p�troli�re Occidental (Oxy) exer�ait des pressions ponctuelles aupr�s du gouvernement colombien afin de militariser les r�gions d�exploitation en y installant des � war zone operations �.(23) Cette premi�re d�marche vers la militarisation des corridors p�troliers m�nera en 2000 � l�application du Plan Colombie dans la r�gion Nord de Santander afin de prot�ger l�exploitation p�troli�re de Catatumbo et la perforation de Gibraltar 1 situ�es dans le territoire U�wa. En d�autres mots, le cadre l�gal du Plan Colombie permettait de l�gitimer la militarisation de la r�serve autochtone sans l�accord du peuple U�wa. Dans ce contexte, les U�wa occup�rent leurs propres terres (non reconnues) afin d�emp�cher l�exploitation de Gibraltar 1. � Squatters � sur leur propre territoire, ils furent �vinc�s de mani�re brutale de leurs terres par l�arm�e devant assurer la � s�curit� � du site p�trolier. Oppos�s fortement � tout projet p�trolier sur leurs � terres sacr�es �, les U�wa furent �galement les principales victimes des groupes paramilitaires reconnus pour leurs liens �troits avec la transnationale Oxy.(24)

Depuis l�arriv�e d�Oxy (en 1992), les 8000 autochtones U�wa subirent la r�pression militaire et l��viction de leurs terres sans recevoir d�indemnisation. Oxy se retira de cette zone pour des � raisons techniques � (en mai 2002) en confiant l�exploitation � la compagnie nationale de p�trole, Ecopetrol. Mais en mars 2003, Ecopetrol (menac�e de privatisation), annon�ait une importante d�couverte de p�trole � Gibraltar 1. Et dans ce contexte, il n�est pas impossible qu�Oxy revienne sur sa d�cision concernant le projet Gibraltar 1.

Entre temps, la transnationale espagnole, Repsol, obtenait des concessions dans le territoire U�wa pour l�exploitation du bloc Capachos1. Repsol poss�de �galement des int�r�ts dans la gestion du pipeline Cano Limon (15%) en joint-venture avec Oxy et Ecopetrol. Dans le cadre du Plan Colombie, Madrid appuie les int�r�ts de Repsol (ainsi que de la p�troli�re espagnole Cepsa qui poss�de de nombreuses concessions en Colombie) par l�octroi d�une aide financi�re et militaire aux autorit�s colombiennes (mars 2003).(25)

Les espaces sont vid�s de leur population afin de permettre le d�veloppement des m�gaprojets. Le plan Colombie a cr�� un le climat de terreur, renforc� par des massacres, et le gouvernement a forc� les populations paysanne et autochtone � fuir vers d�autres r�gions. (En 2001, 1029 personnes ont �t� d�plac�es. Constituant, officiellement, moins d�un pour cent de la population, 12 % des d�plac�s sont des autochtones.) Il faut mentionner que les expropriations furent en majorit� r�alis�es dans des r�gions o� les r�serves d�hydrocarbures sont inexploit�es.

 


La troisi�me partie de cette �tude portera sur  la militarisation et les corridors p�troliers en �quateur.

 

Notes

  1. � US protects vital oil pipeline in Colombia �, Alexander�s Gas & Oil Connections, vol. 7, issue no 21, 30 octobre 2002, http://www.gasandoil.com/goc/news/ntl24436.htm
  2. Les offshores forages de gaz sont control�s par Texaco. Par ailleurs, le consortium canadien, form� par les p�troli�res Millennium Energy et Mera Petroleum, ont sign� un contrat avec Ecopetrol pour l�exploitation du gaz dans le bassin de Guajira (janvier 2000).
  3. Voir la carte des gazoducs dans Fossil Energy International, � An Energy Overview of Colombia �, 2 mai 2003, p. 5, http://www.fe.doe.gov/international/colbover.html#OilPipelines
  4. Voir le discours de l�ambassadrice des �tats-Unis, Anne Patterson : � Versi�n original de la intervenci�n de la Embajadora Anne Patterson �, Colombia Analitica, 28 novembre 2000, http://colombia.analitica.com/economia/9732450.asp
  5. Sergio Gomez Maseri, " El petr�leo es el principal objetivo de Estados Unidos en Colombia, seg�n agencia de informaci�n" El tiempo, 30 octobre 2002, http://www.nodo50.org/usocolombia/sos_eltiempo2.htm
  6. "Interview of Anne Patterson, U.S. ambassador to Colombia", El Tiempo (Colombia),February 10, 2002, http://www.ciponline.org/colombia/02021001.htm
  7. "La lutte am�ricaine anti-gu�rilla en Colombie", Le Monde, 26 juillet 2002, http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3222--285835-,00.html
  8. Discours de l�ambassadrice des �tats-Unis, Anne Patterson, � Speech by U.S. Ambassador Anne Patterson, Bogot� �, The Center for International�s Policy,ColombiaProject, 25 juillet 2002, http://www.ciponline.org/colombia/02072501.htm
  9. Le 24 janvier 2002, un tribunal international � Chicago fut interrompu suite � l�assassinat de trois des t�moins dont le leader paysan Angel Riveros Chaparro. Ces derniers t�moignaient sur l�emploi de mercenaires �tats-uniens par le g�ant p�trolier Oxy et sur le meurtre de dix adultes et un enfant par des troupes colombiennes lors d�un raid sur le village de Santo Domingo en d�cembre 1998. De plus, � il a �t� d�montr� que la Oxy payait l�information de haute technologie sur les cibles des avions et s�lectionnait ces cibles. � : Hector Mondragon, � Quieren que los U'wa paguen los platos rotos de Catalina �, Indym�dia Colombia, 3 mars 2003, http://colombia.indymedia.org/news/2003/03/1843.php En janvier 2003, 70 nouveaux militaires des Forces sp�ciales am�ricaines sont arriv�es en Colombie pour l�entra�nement de 6500 soldats colombiens de la dix-huiti�me brigade dans la r�gion du pipeline.
  10. Alan K. Ota, "Occidental Petroleum Lobbies For Benefits From Both Parties", Ran Current News, 9 mars 2002, http://www.ran.org/news/newsitem.php?id=519
  11. La majorit� du pipeline a �t� construit sous la terre, contrairement au pipeline de Canon Limon. TotalFinaElf et Enbridge d�tiennent des parts dans le pipeline.
  12. Project Underground, "Militarization & Minerals tour: Colombia", Campaigns, http://www.moles.org/ProjectUnderground/mil/colombia.shtml
  13. "To date, we have provided over $1.8 billion in Plan Colombia assistance, and for our 2003 Fiscal Year, we have requested from Congress $573 million more.", Conf�rence de Presse de Colin Powell � Bogota: Press Conference from Bogota, U.S. Department of States, le, 4 d�cembre 2002, http://www.state.gov/secretary/rm/2002/15704.htm
  14. Voir Aurelio Su�rez Montoya, "FMI y Referendo: Un t�pico sofisma neoliberal", Moir, 10 mars 2003 http://www.moir.org.co/8colombia/Aurelio/aurelio_fmi_referendo.htm
  15. Selon le pr�sident Pastrana � la Colombie r�formera la Constitution pour donner plus de libert� aux investissements �trangers et pour pouvoir s�associer � l�Al�na �. Hector Mondragon Baez, � Plan Colombie et p�trole: l�h�g�monie des quatre s�urs �, op.cit.
  16. Comit� Ejecutivo de la ONIC, "SOS por los pueblos ind�genas de Colombia", 30 novembre 2002, http://www.tao.ca/~ccsc/nov30-2002onic.htm
  17. LeyesNet, C�digo colombianos, http://www.leyesnet.com/Classic/Codigos3.asp?NombreCodigoID=12&CodigoID=338
  18. Voir l�historique du conflit dans Project underground, � Cronology 1988-1998 �, U�wa Crisis, http://www.moles.org/uwa/crisis/news.html
  19. Voir carte dans Amazon Watch, U�wa Territory, http://www.amazonwatch.org/uwamap.pdf
  20. Garry M. Leech, "The Case of the U�wa", Colombia Report, 9 juillet 2000, http://www.colombiareport.org/colombia17.htm
  21. Les attaques du pipeline d�Arauca ont d�vers� 1.5 million de barils dans la rivi�re Cubogon. Voir Hect�r Mondrag�n B�ez, "Le Plan Colombie : l�h�g�monie des quatre s�urs", op.cit.
  22. Inkarri, "La Oxy invade a los U�wa", 26 janvier 2000, http://www.inkarri.net/tierra/independ/uwa.htm
  23. U'wa Defense Working Group, "U'wa Indigenous Leaders Arrive in Washington DC, To Rally Against Plan Colombia and Military Aid For Oxy's Pipeline", AmazonWatch, 15 avril 2002, http://www.amazonwatch.org/newsroom/newsreleases02/020415_uwa.html
  24. D�couverte du p�trole � Arauca en 1983. Garry M. Leech, "The Case of the U�wa", Colombia Report, 9 juillet 2000, http://www.colombiareport.org/colombia17.htm
  25. En 2003, Madrid donna du mat�riel militaire � la Colombie (par exemple des avions Mirage F-1). En 2000, le gouvernement espagnol avait officiellement appuy� le Plan Colombie avec une aide de cent millions. Par ailleurs, la premi�re ann�e du Plan Colombie, l�aide financi�re se r�partissait ainsi : $250 millions des �tats-Unis, $20 millions de la Norv�ge et $131 millions de l�ONU. De m�me le Japon annon�a l�octroi de $70 millions. La Banque mondiale, la Banque interam�ricaine de d�veloppement et la Corporacion Andina de Fomento accord�rent 300 millions d�aide financi�re. Voir � Milliones par el Plan Colombia �, BBCMundo,com, 7 juillet 2000, http://www.bbc.co.uk/spanish/news/news000707colombia.shtml
  26. CETIM, "Menaces sur les droits fondamentaux des peuples indig�nes en Colombie �, Commission des droits de l�homme 2003, http://www.cetim.ch/2003/03ec15e4.htm

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