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Centre de recherche sur la mondialisation

 

La Militarisation des corridors

de pipelines en Am�rique latine

par Micheline Ladouceur

www.globalresearch.ca   23  May 2003

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La mont�e en puissance des p�troli�res am�ricaines et le renforcement de l�arsenal militaire se confirment dans plusieurs r�gions du monde. Centr�e sur l�axe p�trolier de la de la mer Caspienne, plusieurs accords militaires furent sign�s dans la perspective du contr�le des ressources, notamment p�troli�res et gazi�res. Cet espace strat�gique domin� par les majors anglo-am�ricaines du p�trole (entre autres BP, Exxon, Chevron, Unocal) constitue d�sormais un des territoires hautement surveill�s (incluant d�sormais la r�gion kurde de la Turquie). Au d�triment des populations, l�ambition p�troli�re implique la �s�curit� des zones de production et d�acheminement des hydrocarbures.

Cette strat�gie de militarisation de l�Asie centrale s�inscrit non seulement dans le cadre des plans de guerre visant l�Irak, mais aussi dans le cadre de la militarisation de plusieurs espaces strat�giques � l��chelle globale. � ce titre, les �tats-Unis sont �galement impliqu�s dans des actions parall�les visant la militarisation de l�Am�rique latine. Cette d�marche de Washington est comparable � celle men�e au Moyen Orient en en Asie centrale, en raison des vastes ressources en p�trole et en gaz naturel dans cette r�gion. Par ailleurs, les m�mes p�troli�res anglo-am�ricaines impliqu�es au Moyen Orient et an Asie centrale sont pr�sentes en Am�rique latine. Et il y a une coh�rence au niveau des actions strat�giques men�es dans diff�rentes r�gions du monde par Washington, au profit de ces compagnies.

De fait, les puissances p�troli�res imposent leurs r�gles � l��chelle plan�taire. L�Am�rique latine n�est pas reconnue comme un � foyer de guerre �, mais les enjeux sont semblables alors que les p�troli�res envahissent les territoires (empi�tant des terres ancestrales de divers peuples autochtones) en d�clenchant de nouveaux conflits arm�s et en militarisant les r�gions riches en hydrocarbures. Sous le pr�texte de la pacification de la r�gion, les �tats-Unis ont amorc� une pr�sence militaire sans pr�c�dent en Colombie tout en provoquant une militarisation g�n�ralis�e qui s��tale dans l�ensemble de la r�gion. Alors que les �tats-Unis pr�sentent la Colombie comme un � foyer du terrorisme � (gu�rilla, FARC, et paramilitaires) ainsi qu�un espace domin� par les cartels de la drogue, l�occupation militaire �tats-unienne fut l�gitim�e par le �Plan Colombie� (en op�ration depuis janvier 2000). La mission de d�truire la culture de la coca et de combattre les cartels de la drogue cache un autre objectif. Ces r�gions constituent �galement des territoires � potentiel p�trolier n�ayant pas encore �t� exploit�s.

Le Plan Colombie, le projet de la ZL�A (Zone de libre �change des Am�riques) ainsi que l�annonce du Plan Puebla-Panema au Mexique en juin 2000 ne sont pas sans lien avec les int�r�ts p�troliers. Dans le contexte de la construction d�une soi-disant int�gration r�gionale, la conqu�te des espaces p�troliers et gaziers se combine � la domination des espaces-cl�s comportant l�ensemble des ressources strat�giques (mines, eau, for�ts, produits agricoles, biodiversit� et drogue) par les plus puissantes transnationales. Consolidant le pouvoir des investisseurs, les �tats-Unis souhaitent dominer, voire militairement, l�ensemble des espaces strat�giques et contr�ler l�h�misph�re des Am�riques. Le rapport "The Western Hemisphere: An American Policy Priority" recommanda vivement "l��tablissement d�un m�canisme de s�curit� sur l�h�misph�re � ("hemispheric security mechanism") all�guant la conjoncture des conflits arm�s et des cartels de la drogue en Colombie.1

On remarque d�sormais en Am�rique latine le d�veloppement d�une d�stabilisation r�gionale, g�n�ralis�e, au profit des p�troli�res et des plus grandes transnationales ainsi que de l�industrie militaire. Les conflits socio-ethniques et territoriaux se multiplient, les terres ancestrales et l�environnement sont sacrifi�s au profit des majors du p�trole.

Partout dans le monde, la � convoitise p�troli�re � modifie profond�ment les espaces socio-ethniques. Les espaces strat�giques convoit�s en Am�rique latine par les p�troli�res sont occup�s en grande partie par des peuples autochtones (incluant les paysans ou m�tis ayant perdu leur statut d�Indien ainsi que les populations noires). Les principaux fronts p�troliers avancent vers les terres ancestrales des autochtones et des populations noires et m�tisses, populations ruin�es par les politiques d�ajustement structurel appliqu�es sous les auspices du FMI depuis le d�but des ann�es 80. Les autochtones reculent ainsi derri�re la fronti�re du p�trole et du gaz. Les populations sont d�territorialis�es, forc�es de se d�placer vers d�autres espaces ou contraintes � demeurer � la marge des zones p�troli�res et des corridors de pipeline.

En Am�rique latine, les projets de m�gapipelines de gaz et de p�trole se multiplient (Gasbol au Br�sil et en Bolivie, Gasyrg en Bolivie,2 le gazoduc de l�int�gration, Gasin, au Br�sil et dans les pays frontaliers,3 Urucu-Porto-Velho en Amazonie br�silienne, Camisea Gaz au P�rou, Ol�oduc de p�trole brut lourd-OPC en �quateur, la poursuite des activit�s du pipeline Cano Limon en Colombie, etc.). Les ol�oducs et gazoducs envahissent des milliers d�hectares de terres ancestrales non seulement en Amazonie, mais �galement dans les Andes et dans les r�gions c�ti�res de Colombie, de l��quateur et du P�rou.

Les p�troli�res sont �galement attir�es par des r�serves de gaz extr�mement importantes et encore peu exploit�es. La r�serve de gaz naturel, Camisea Gaz situ�e en Amazonie p�ruvienne, consid�r�e l�une des plus grandes d�Am�rique du Sud, est estim�e � 13 trillions de pieds cubes. Vingt-six communaut�s Machiguenga habitent cette r�gion strat�gique. Ce m�gaprojet gazier est g�r� principalement par la p�troli�re Hunt du Texas qui a des liens tr�s �troits avec l�administration Bush.4 Ce gigantesque projet de gaz � LNG � fait concurrence au m�gaprojet gazier en Bolivie du consortium � Pacifique LNG � (BG Group Ple, Repsol YPF, Pan American Energy, filiale argentine de BP). Le gaz de la r�serve de Margarita en Bolivie sera transport� par un pipeline de 600 km jusqu�� un port d�exportation chilien ou p�ruvien. ( 2005-2006). En f�vrier 2003, la p�troli�re Hunt commen�a � discuter avec le Consortium Pacifique LNG de la possibilit� d�int�grer les deux m�gaprojets gaziers pour l�exportation du gaz aux �tats-Unis et au Mexique.


 

CARTE 1: PROJET CAMISEA, P�ROU


Source: Pluspetrol.5

 

Encadr� no. 1 : M�canismes de Contr�le du territoire en Asie du Sud-Est et en Afrique

Cet essor des groupes p�troliers en Am�rique latine n�est pas un cas isol�. Les m�canismes de contr�le du territoire par les g�ants du p�trole sont sensiblement les m�mes dans d�autres r�gions du monde. En fait, il s�agit des m�mes soci�t�s avec la m�me ligne de conduite, toujours appuy�es par le pouvoir militaire des �tats-Unis.

En Indon�sie, par exemple, ExxonMobil poss�de un contr�le majeur sur les ressources p�troli�res situ�es dans des espaces autochtones (juxtapos�es au peuple Aceh). G�ant num�ro un des richesses p�troli�res et gazi�res (suivi de pr�s par la BPAmoco), Exxon est accus�e de complicit� avec le gouvernement indon�sien dans des actions meutri�res � l�endroit du peuple Aceh.6 (Une plainte a �t� d�pos�e � la cour du district de Colombia aux �tats-Unis).

Un autre exemple de d�rogation aux droits des autochtones est le projet indon�sien de Tangguh g�r� en majorit� par le groupe p�trolier BP. Le projet Tangguh (3,416 hectares) dans le Irian Jaya empi�te les terres ancestrales des Papuas.7 Tout comme en Amazonie ou ces m�mes p�troli�res sont pr�sentes, les populations autochtones du Irian Jaya craignent une plus grande militarisation de la r�gion gazi�re entra�nant le d�racinement des activit�s agricoles, l�enclenchement de nouveaux conflits territoriaux et socio-ethniques ainsi que la r�pression des populations.8

Ailleurs en Asie, une alliance strat�gique fut �rig�e entre les militaires birmans et les g�ants p�troliers (notamment Unocal et TotalFinaElf) pour prot�ger le corridor de pipeline de 690 kilom�tres parcourant des terres autochtones (Tavoyans, Mon et Karen) de la Birmanie � la Tha�lande (d�but des ann�es quatre-vingt-dix).

Avec le financement de la Banque mondiale,9 le consortium Exxon, Shell et TotalFinaElf ont construit un ol�oduc de 1050 km traversant le Tchad et le Cameroun (contaminant la r�gion la plus fertile du Tchad, le grenier de l�Afrique Centrale). Au Cameroun le pipeline coupe la for�t tropicale et le territoire des autochtones Baka (pr�s de 11 000 personnes), nomades connus sous le nom de Pygm�es. C�est ainsi que la route du pipeline au Tchad parcourt une r�gion o� il n�existe pas de droit foncier (les terres sont publiques). Au Tchad, au moins 200 personnes s�opposant au projet ont �t� tu�es par les forces de s�curit�. La Banque Mondiale a financ� le consortium de Exxon (les profits de la p�troli�re sont d�au moins 40 fois le revenu du Tchad), Shell, TotalFinaElf. 10 La Banque mondiale justifia son financement ainsi: "because the companies need the World Bank involved to reduce the financial risk of investing in the politically volatile region and to solicit other investors."11

Ironiquement, l�annonce du financement de la Banque mondiale co�ncidait avec la publication d�un rapport de la Banque mondiale intitul� " Causes �conomiques des guerres civiles et leurs implications politiques ". Ce rapport affirme que l�exploitation des ressources strat�giques, notamment le p�trole et le gaz, constituait la principale cause de cinquante guerres civiles � travers le monde."Des pays ordinairement pr�serv�s des conflits internes, g�n�rent des soci�t�s hautement dangereuses quand leurs volumes d'exportations deviennent substantiels".12


 

De l�Asie centrale � l�Am�rique latine: militarisation et ressources p�troli�res

Les accords militaires entre les �tats-Unis et la Colombie reproduisent le mod�le de militarisation du � corridor de pipeline� transcaucasien g�r� par les g�ants p�troliers. (voir encadr� No 2.) En Am�rique latine, la Colombie constitue le principal axe g�opolitique de la militarisation des espaces strat�giques. Le Plan Colombie fut sign� en 1999 afin de prot�ger les int�r�ts financiers et g�opolitiques des m�gasoci�t�s anglo-am�ricaines, notamment les puissances p�troli�res.

L�autorisation de nouveaux forages de ces soci�t�s dans des � zones � risque � a �t� facilit�e par le Plan Colombie. Les espaces comportant des conflits arm�s, riches en hydrocarbures, deviennent le pr�texte parfait pour militariser les r�gions alors plac�es sous haute surveillance. Alors que le pipeline Cano Limon, g�r� majoritairement par Occidental Petroleum (Oxy), avait �t� attaqu� 170 fois par la gu�rilla, le Congr�s am�ricain votait en faveur de la militarisation de la zone Cano Limon en 2002.

 

Encadr� No. 2 Le Corridor eurasien 

En Asie Centrale, les accords militaires du GUUAM permettaient � explicitement � la � protection militaire � des infrastructures p�troli�res dans le corridor eurasien: � The essential part of cooperation will be the security of the Eurasian corridor where the GUAM Group and Central Asian Group have great possibilities for interaction."13  L�Azerbaijan, la Georgie, l�Ukraine, l�Uzbekistan (membre en 1999) et la Moldavie sont les signataires de cet accord qui devait assurer la � coop�ration pour le d�veloppement du pipeline transcaucasien eurasien �.  En octobre 1998, les d�l�gu�s des pays du GUUAM s��taient r�unis � Washington avec les repr�sentants de la Banque Mondiale et du FMI pour d�terminer les points importants de la coop�ration, notamment les projets de constructions de pipelines.14

Le consortium du pipeline Baku-Tbillisi-Ceyhan"(BTC), de la mer est domin� par le g�ant p�trolier BP. 15 Le d�veloppement de ce m�gaprojet entra�nera des co�ts de pr�s de trois milliards de dollars. Le pipeline de 1760 km s��tend de la mer Caspienne au port m�diterran�en de la Turquie avec une capacit� de transport d�un million de barils de p�trole brut par jour. Il traverse des villages kurdes, augmentant ainsi les conflits internes entre ces populations et l��tat turc.16  L�accord turc (sign� le 25 ao�t 2002 � Londres) pr�voit que le pipeline ne sera pas sous les lois turques. Cependant le consortium p�trolier peut exiger la militarisation de la zone du pipeline par l�arm�e turque (des accords similaires ont �t� sign�s avec la Georgie et l�Azerbaijan):

The contract overrides all Turkish laws except the constitution. It insulates the oil companies from any change in either Turkish law or international law: if, for example, new taxes or new environmental or health and safety rules are introduced, the agreement takes priority. In effect, it forces Turkey to flout international law in order to protect the consortium. BP appears to be legally exempt from paying compensation to anyone affected by oil spills or other impacts of the pipeline project. Turkey has promised that its security forces will defend the consortium from "civil disturbances", but neither the government nor the companies are obliged by the agreement to respect human rights. BP may terminate the contract at any time. Turkey may not.17

Le plan Colombie a des r�percussions sur les pays limitrophes qui ont commenc� � militariser leurs fronti�res. Le P�rou, le Venezuela ont augment� la militarisation des fronti�res alors que le Br�sil amor�ait le projet de surveillance des fronti�res de l�Amazonie par radar Sivam (Syst�me de vigilance d�Amazonie d�velopp� par des entreprises �tats-uniennes). En �quateur, un accord militaire sign� en novembre 1999 entre Quito et Washington accorde le droit aux �tats-Unis d�utiliser la base militaire de Manta (situ�e sur la c�te nord-ouest) pour surveiller et contr�ler les activit�s ill�gales li�es au narcotrafic (incluant les vols clandestins). 18 L��quateur veille �galement � la militarisation des espaces strat�giques, comprenant le corridor de pipeline OCP (en construction).

Afin de consolider le Plan Colombie, le congr�s am�ricain adopta �une aide� de plus de 730 millions de dollars pour l�ann�e 2002 aux pays andins (Colombie, P�rou, �quateur, Venezuela, Bolivie) ainsi qu�aux pays limitrophes (Br�sil, Panama) sous pr�texte de la �lutte contre les narcotraficants� et le � renforcement de la d�mocratie�. � L�Initiative andine� (Iniciativa contra las Drogas en la Region Andina �ACI), appel�e � l�offensive sud de la Colombie � par l�administration Bush, avait pour but de renforcer la militarisation du P�rou, de la Bolivie, du Venezuela, du Br�sil et de Panama en octroyant un pr�t qui servirait en majorit� � l�achat de mat�riel militaire ainsi qu�� l�entra�nement des militaires latino-am�ricains par l�arm�e �tats-unienne. Cette � initiative andine� favorisait �galement la militarisation des territoires strat�giques, � savoir les espaces p�troliers. 

� En 2001, la Colombie a �t� la source de presque 2% des importations p�troli�res des �tats-Unis d�o� un int�r�t mutuel pour prot�ger cette valeur �conomique. � (discours de Bush au Congr�s am�ricain, f�vrier 2002)19

Militarisation de l�axe amazonien

La militarisation de l�Amazonie, vaste r�serve p�troli�re et gazi�re, a pris une ampleur consid�rable depuis la signature du Plan Colombie. Parall�lement, plusieurs accords militaires furent sign�s entre les pays d�Am�rique du Sud. 20 Le Br�sil a sign� des accords de coop�ration militaire avec l��quateur et le P�rou dans le cade du programme de s�curit� Sivam (ao�t 2002). Le Br�sil a d�ploy� une nouvelle force militaire pr�s de la fronti�re colombienne, faisant passer le nombre de militaires de 3.300 � 23.000. De plus, une nouvelle base militaire fut construite � Sao Gabriel, pr�s de la fronti�re, et un nouvel accord fut sign� avec les �tats-Unis concernant la base militaire d�Alc�ntara dans l��tat du Maranhao: � L�Amazonie est menac�e et la d�fense de cette r�gion de 5.5 millions de kilom�tres carr�s est la premi�re priorit� des Forces Arm�es du Br�sil. �21

Dans ce contexte, il faut prendre en consid�ration l�ensemble des ressources strat�giques de l�Amazonie. Cette m�ga-r�gion d�Am�rique latine poss�de de consid�rables richesses d�hydrocarbures, de min�raux, de for�ts ainsi qu�une biodiversit� exemplaire convoit�e par l�industrie pharmaceutique. L�Amazonie constitue �galement une r�gion strat�gique dans le commerce de la drogue. Par ailleurs, le pr�sident de Colombie, Alvaro Uribe, cr�a une vive pol�mique en sollicitant l�aide des �tats-Unis pour militariser et contr�ler l�Amazonie (janvier 2003).22

� Nous proposons que se d�ploie une force a�rienne et maritime multilat�rale dirig�e par les �tats-Unis pour combattre avec d�termination le probl�me de la drogue et du terrorisme en Colombie. Ces r�alit�s pourraient d�truire l�Amazonie et avoir des impacts sur toute la r�gion sud-am�ricaine. � (�) Je constate que les conflit sous-jacents au narcotrafic et au terrorisme en Colombie mettent en p�ril  la stabilit� d�mocratique du continent, � moyen et � long terme, et que cette situation  est peut l��tre plus importante que le conflit en Irak. � 23

"Pourquoi ne pourrions-nous pas penser � une op�ration semblable {� l�Irak} pour d�router le narcotrafic � l'�chelle internaitonale. On aurait besoin d�une vraie op�ration;  il y a beaucoup de discours � ce sujet mais aucune action significative. � (Alvaro Uribe, Pr�sident de Colombie)24

Les Plans Colombie et Puebla-Panama

Au Mexique et en Am�rique Centrale, le Plan Puebla-Panama propos� par le Pr�sident Mexicain Vincente Fox en juin 2000 (avec l�accord de l�ensemble des pays d�Am�rique centrale) pr�voit �galement la militarisation le long de couloirs de d�veloppement. Les Plans Colombie et Puebla-Panama s�int�grent au projet des accords de libre commerce des Am�riques.

Ce � libre commerce � pr�ne la � s�curit� � des espaces strat�giques appropri�s par les m�gasoci�t�s �tats-unienne, notamment p�troli�res. Il vaut �galement de mentionner que la militarisation du � Chiapas autochtone� (depuis le soul�vement zapatiste en1992) co�ncide avec la d�couverte de r�serves p�troli�res importantes dans cette r�gion.

Il semble d�sormais se constituer une �int�gration r�gionale militaris�e� qui suit les axes des ressources strat�giques dans l�ensemble de l�Am�rique latine.


NOTES

1. Voir Washington Post, � Argentina needs attention �, in FTAA news, 10 janvier 2001, http://www.stopftaa.org/news/news_argentina.html

2. Voir carte sur le site d�Amazonwatch : http://www.amazonwatch.org/maps/bolivia/transredmap.pdf

3. Voir carte sur le site de Gasin, � Gasoducto de la Integracion �, page 12, http://www.energiabrasil.gov.br/estudos_pesquisas/GASIN_spn.pdf

4. Cheney fut le Chef ex�cutif de Halliburton jusqu�� l�ann�e 2000. Le Vice-p�rsident de Hunt Oil, une autre compagnie impliqu�e dans le m�gaprojet, le Pr�sident de Hunt Oil Hunter Hunt est un ami et collaborateur de George W. Bush James V. Grimaldi. Voir : "Texas Firms Line Up U.S. Aid in Peru", Washington Post, 20 novembre 2002, http://www.globalpolicy.org/socecon/envronmt/2002/1124peru.htm

5. voir �galement sur le site de Huntoil : � Hunter Hunt, vice-pr�sident �, 17 d�cembre 2002, http://www.huntoil.com/h_hunt.asp

6. La m�ga-fusion Exxon-Mobil s�est faite en 1998. Exxon poss�de d�importants int�r�ts en Argentine, au Honduras et au Venezuela. Les p�troli�res ont eu un r�le important dans la politique latino-am�ricaine, dont le conflit entre l��quateur et le P�rou en 1941.

7. BP g�re 50% des r�serves de Tangguh dans la province de Papua qu�il partage avec Mitsubishi (16%), Nippon Oil Exploration (12%), British Gas (11%), Kanematsu Corp (10%) et LNG Japan (1%).

8. Le gouvernement de Megawati (ministre senior des affaires politiques et de s�curit�, Bambang Yuhyono Susito) a d�j� envoy� des troupes : 32,500 policiers et soldats dans les � zones de conflits � incluant l�Ouest de Papouasie et Aceh o� se trouvent les installations p�troli�res d�Exxon.

9. En octobre 1999, la Banque Mondiale a accord� un pr�t de $225 million pour la construction du pipeline au Tchad (par l�entremise du IFC). "World Bank asked to stop oil pipeline", Mirror, 9 octobre 1998.

10. Voir Global Response, "Stop World Bank Funding for Oil Pipeline / Chad-Cameroon", GR Action # 4/99, juillet 1999, http://www.globalresponse.org/gra_index/gra0499.html

11. Economicjustice Now, "Stop World Bank Loan to Exxon for Chad-Cameroon Pipeline", 1999, http://www.economicjustice.org/chadCameroon.html

12. Paul Collier, directeur de recherche pour le d�partement D�veloppement �conomique de la Banque mondiale in Roch Sonnet, � Selon la Banque mondiale : les mati�res premi�res, premi�res causes des guerres en Afirque � Journal : D�couverte, 25 juillet 2000, http://www.afrik.com/journal/dossier/dossier-9003-2.htm

13. The GUUAM Group: History and principles, novembre 2000, http://www.guuam.org/general/history.html

14. Voir carte sur le site du GUUAM: http://www.guuam.org/general/browse.html

15. Consortium: BP (38.21%), Unocal (8.9%), Statoil (Norway) 9.58%, Turkiye Petroleum-TPAQ 7.55% (Turquie), ENI 5% (Italie), TotalFinaElf 5% (France), Itochi Oil 3.40%(Japon), Amerada Hess 2.36% (Arabie Saudite), State Oil Company �SOCAR 25%(Azerbaijan).

16. La route du pipeline Georgie-Turquie, contournant la zone de conflits en Arm�nie, �r�fl�te la strat�gie occidentale d��carter l�Iran, la Tch�ch�nie et la Russie �. Owen Bowcott, "BP pipe plan to pour oil on conflict", The Guardian, 29 octobre 2002, http://www.guardian.co.uk/oil/story/0,11319,821096,00.html

17. George Monbiot, "Trouble in the Pipeline", The Guardian, 3 septembre 2002, http://www.guardian.co.uk/comment/story/0,3604,785098,00.html 18. "Foreign Ministry pushes for the Free Trade negotiations, while targeting Colombian border issues", InternationaReport.net, 2001, http://www.internationalreports.net/the americas/ecuador/2001/foreignministry.html

19. Servicio noticioso desde Washignton, "Propuesta presupuestaria incluye financiamiento iniciativa andina contra drogas", 4 f�vrier 2002, http://usinfo.state.gov/espanol/colombia/02020401.htm

20. "Brasil amplia coopera��o militar com vizinhos", O Estado de Sao Paulo, 17 ao�t 2002, http://www.estado.estadao.com.br/editorias/2002/08/17/pol017.html

21. Roberto Godoy, "For�as Armadas levam 23 mil � Amaz�nia", O Estado de Sao Paulo, http://www.estado.estadao.com.br/editorias/2002/12/11/pol019.html

22. La Fogata Digital, "Uribe V�lez le pide a EEUU que invada el Amazonas", 5 f�vrier 2003, http://www.lafogata.org/003latino/latino2/col_uribe.htm .

23. "Proponemos que se despliegue en los cielos y mares una fuerza multilateral liderada por Estados Unidos para combatir con toda fortaleza el problema de la droga y el terrorismo en Colombia, que potencialmente puede destruir la Amazon�a e impactar en toda la regi�n sudamericana."(...) "Yo veo que es m�s grave el conflicto del narcotr�fico y el terrorismo en Colombia para la estabilidad democr�tica del continente, en el mediano y largo plazo, que el mismo conflicto de Irak" El Ciudadano, "Uribe quiere que EE.UU. invada Colombia como Irak", 16 janvier 2003, http://elciudadano.net/16-01-2003/mundo/venezuela.php

24. �Por qu� no se piensa en una operaci�n semejante para derrotar el narcotr�fico de los mares y cielos internacionales? Se necesita una operaci�n de verdad, hay mucho discurso pero falta m�s acci�n." "Uribe pide a EEUU despliegue militar", Ultimas noticias, 16 janvier 2003, http://www.ultimasnoticias.com.ve/ediciones/2003/01/16/p22n1.htm

 

Suite : � Les enjeux du p�trole en Colombie �


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